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Document rédigé par un collectif de personnels d’enseignement et d’éducation, à Saint-Avold, le 08/10/2024
Donner à l’inclusion scolaire les moyens de fonctionner réellement !
L’inclusion scolaire désigne la politique de scolarisation des élèves en situation de handicap (ESH) dans les établissements scolaires. Cette politique ambitieuse, qui vise à permettre aux élèves en situation de handicap de suivre une scolarité ordinaire, n’est possible que via la mobilisation de moyens matériels et de personnels au service de cette inclusion.
Les personnels AESH (accompagnants aux élèves en situation de handicap) sont essentiels pour permettre la réussite de cette inclusion. C’est la MDPH (maison départementale des personnes handicapées) qui notifie à l’Education Nationale les moyens à mettre en œuvre pour réussir l’inclusion de chaque élève en situation de handicap.
Année après année les dysfonctionnements, la désorganisation du suivi, les déficits de personnels s’accentuent, et cela aux dépens des élèves en situation de handicap et de leurs familles mais aussi, parfois, aux dépens du fonctionnement des classes et des conditions de travail des personnels. Les conditions de travail et salariales des AESH sont catastrophiques et les démissions se multiplient.
Cette rentrée 2024-2025 ne fait pas exception. La situation est alarmante dans nombre d’établissements, les conséquences le sont tout autant, aussi bien pour le droit à la scolarisation des élèves handicapés que pour les conditions de travail des AESH et de tous les personnels…
Les collègues concernés se démènent, s’épuisent. La pénurie de moyens amène parfois à une désorganisation complète des dispositifs ! La réponse institutionnelle n’est jamais à la hauteur des problèmes ! En matière d’inclusion aussi le « pas de vagues » est de mise !
Les personnels d’enseignement et d’éducation, AESH en première ligne, les personnels administratifs, les personnels de santé, les usagers de l’école publique (élèves et parents) doivent ensemble exiger une politique d’inclusion scolaire digne et efficace :
- Le rétablissement de places dans les instituts spécialisés pour les élèves dont les difficultés ne permettent pas l’inclusion en milieu ordinaire.
- Un allègement de la charge de travail pour les enseignants référents aux élèves en situation de handicap (parfois plus de 200 dossiers par enseignant référent !)
- Un accompagnement à la hauteur des notifications de la MDPH. C’est-à-dire des postes d’AESH à hauteur des besoins.
- Des personnels AESH avec de réels statuts, des salaires dignes, une formation à la hauteur des besoins, des conditions de travail stables sur l’année scolaire (ne plus devoir « abandonner » un ou plusieurs élèves en situation de handicap pour accompagner d’urgence un autre élève laissé sans AESH : « déshabiller Pierre pour habiller Paul » en matière d’accompagnement du handicap, de la maternelle aux études supérieures, cela arrive très / trop souvent !)
- Des personnels AESH remplaçants pour palier aux absences ponctuelles (et ainsi éviter que des élèves notifiés « accompagnement individuel 100 % » se retrouvent sans aucun AESH. Chose qui arrive trop souvent et qui peut confiner à la mise en danger des élèves !)
- Une gestion rationnelle et efficace de l’inclusion scolaire. Là encore, du fait du manque de moyens et de la surcharge de travail, des élèves notifiés peuvent ne pas bénéficier des moyens qui leurs sont pourtant dus, des dossiers peuvent ne pas être renouvelés ou actualisés dans les temps et dès lors la prise en charge du handicap ne se fait plus ou n’est plus adaptée…
Toutes ces revendications ne sont que les revendications normales et légitimes de personnels attachés au bon fonctionnement du service public d’Education et cela pour tous les élèves. La satisfaction de ces revendications doit permettre de garantir une scolarisation juste et équitable des élèves en situation de handicap.
Aujourd’hui, trop souvent, l’inclusion ne repose que sur un investissement « sans bornes » (jusqu’à l’épuisement parfois) des collègues AESH, enseignants ou personnels administratifs. Il est évidemment du devoir de l’institution d’être à la hauteur de cet investissement en donnant à ces personnels les moyens de remplir leur mission convenablement ! En matière d’inclusion, il est inacceptable que l’Ecole de la République ne remplisse pas son devoir : celui de donner à chaque élève la possibilité de mener à bien une scolarité complète et épanouissante.
En tant que citoyenne ou citoyen, en tant que personnel d’enseignement et d’éducation, en tant qu’élève ou que parent, je souscris au texte « Donner à l’inclusion scolaire les moyens de fonctionner réellement ! ».
J’attends des responsables en charge du fonctionnement du service public d’éducation que, sur chacun des points énumérés dans le document, des réponses satisfaisantes soient apportées afin de garantir une scolarisation pleine, entière et adaptée aux besoins spécifiques des élèves en situation de handicap (besoins notifiés hors Education Nationale par la MDPH).