Des Gras pour tout le monde

Pour que les prochains Gras soient une belle fête pour tout le monde et que le comité d'animation des Gras reconnaisse que le racisme, le sexisme et la transphobie ne sont acceptés ni aux fêtes des Gras ni dans les rues de Douarnenez

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@photoGras2021
 
En direct de la cité Pen Sardin,
 
A l'attention du comité d'animation des Gras de Douarnenez,
 
A quelques jours de l'édition record des Gras 2022, nous souhaitons vous faire part de notre indignation et vous interpeller sur les comportements racistes, sexistes et transphobes observés dans les rues de Douarnenez, que le comité d'animation des Gras aurait pu prévenir. 
 
En voici quelques exemples:
- Lors du défilé de chars du dimanche 27 mars, des dizaines de personnes portaient des costumes renforçant des stéréotypes racistes et négrophobes (perruque afro, black face (grimage en noir), coussins sur les fesses etc.);
- Un char a diffusé des chanson glorifiant l'époque coloniale comme "Le temps béni des colonies" de Michel Sardou;
- Un char a diffusé la chanson "La chatte à la voisine" de Francky Vincent, chanson faisant l'apologie du viol, qui est condamné par la loi;
- Un char représentait des personnes déguisées en "femme", dont une personne portant une écharpe lisant "Miss Chinetoque" (insulte raciste anti-asiatique);
- Dans le programme officiel des Gras, il était écrit "attention aux risques de relations sexuelles non consenties", pour rappel une relation sexuelle non consentie est un viol et/ou une agression sexuelle, comportements condamnés par la loi.
 
A cette liste non-exhaustive s'ajoutent des dizaines d'initiatives individuelles, intentionnelles ou pas, de personnes déguisées en "africain.e", "arabe", "indien.ne", "asiatique" et autres stéréotypes racialisants et essentialisants.
 
Ces comportements et costumes contribuent à véhiculer des stéréotypes racistes, sexistes et transphobes et à les renforcer, indépendamment d'une éventuelle intention de nuire des personnes qui les portent. Ces stéréotypes sont dégradants, déshumanisants et douloureux, particulièrement pour les personnes concernées.
 
Nous souhaitons aussi pouvoir faire la fête et célébrer, dans la tradition des Gras, sans que les ancêtres, les héritages et les cultures d'une partie de la population, y compris de Douarnenez, soient ridiculisés, singés et méprisés. Nous ne laisserons pas une ville et un territoire auxquels nous sommes attaché.es, reproduire des logiques d'exclusion de personnes déjà en minorité.
 
Dans un contexte de montée de l'extrême droite en France, alors que des milliers de personnes subissent au quotidien des violences basées sur leur genre et/ou couleur de peau, chacun.e doit prendre ses responsabilités. La liberté d'expression est limitée en France par le droit à la dignité humaine et les lois contre les discriminations.
 
C'est pour l'ensemble de ces raisons que nous demandons au comité d'animation des Gras :
- de reconnaître que le racisme, le sexisme et la transphobie n'ont rien à faire aux fêtes des Gras
- de mettre en place un protocole de prévention des comportements racistes, sexistes et transphobes s'appliquant aux personnes et associations co-organisatrices des Gras (comme le port du black face, du yellow face et de déguisements se moquant des minorités de genre et/ou des cultures de peuples issus de l'immigration)
 
Nous sommes prêt.es à vous rencontrer pour en discuter et faire en sorte ensemble que les prochains Gras soient une belle fête pour tout le monde.
 
Le collectif Diasporama et des Douarnenistes (ou pas) outré.es,
 
P.S: A la demande, des ressources pédagogiques peuvent être mises à disposition.